lundi, mai 23, 2005

Moi zazou ... ?

Je vous parlais la semaine dernière de ma famille élective.
Je comparais cette famille à ma famille de sang.

Mon père est fils unique, ma mère a un frère.
J'ai été dimanche à un repas de famille.
On fêtait les 60 ans d'André le frère de ma mère,
Mon unique oncle.

Au départ de la fête André se lance dans un exercice périlleux,
il présente une par une la cinquantaine de personnes réunies ce jour là.

Arrivé sur moi, il me décrit comme le zazou de la famille.
...
Et bien moi, cela m'a fait sacrément plaisir.

Vive cette reconnaissance tardive ! ! !

Vive les zazous ! ! ! !


Y'a des zazous

Jusqu'ici sur Terre
Un homme pouvait être
Blanc ou noir ou jaune
Ou rouge et puis c'est tout
Mais une autre race
Est en train d'apparaître
C'est les Zazous, C'est les Zazous...
[Un vocal qui monte jusqu'au amygdales
Avec un veston qui descend jusqu'au genoux]
Les cheveux coupés jusqu'a l'épine dorsale
Voila le Zazou, voila le Zazou
Y a des Zazous dans mon quartier
Moi je le suis déjà à moitié
A votre tour un de ces jours
Vous serez tous Zazous comme nous
Car le Zazou c'est contagieux
Ça commence par un tremblement
Qui vous prend soudain brusquement
Et puis en plus des hurlements
Si vous rencontrez un jour sur votre passage
Un particulier coiffé d'un fromage mou
Tenant dans ses doigts un poisson dans une cage
C'est un Zazou, c'est un Zazou
Si votre épicier vous dit : " j'ai du gruyère
Mais malheureusement il ne reste que les trous "
Ne supposez pas qu'il fuit de la cafetière
Il est Zazou, il est Zazou
Y a des zazous dans mon quartier
Moi je le suis déjà à moitié
Un de ces jours ça vous prendra
A son futur gendre avant-hier ma concierge
Disait : voyez vous, ma fille est un bijou.
Elle est encore mieux que si elle était vierge.
Elle est Zazou, Elle est Zazou
Et en prenant le train j'ai vu le chef de gare
Qui m'a dit : Mon cher, je suis plus cocu du tout
Je suis quelque chose de beaucoup plus rare.
Je suis Zazou, je suis Zazou
Y a des zazous dans mon quartier
Moi je le suis déjà à moitié
Un de ces jours ça vous prendra
A la société devant payer sa dette
Devant la guillotine Gégène il dit j'm'en fout
Y a déjà longtemps que j'ai perdu la tête
Je suis Zazou, je suis Zazou
Avec une mondaine de la place Pigalle
Mon ami Léon a fait les 400 coups
Ça lui réussit car pour ses 25 balles
Il est Zazou, Il est Zazou
Y a des zazous dans mon quartier
Moi je le suis déjà à moitié
Et à mon tour un de ces jours
On finira par m'amener
Dans un asile d'aliénés
Entre zazous, on s'y retrouvera
Car c'est fou ce qu'on rigolera
Quand sous les douches on chantera comme ça
Repris - notamment - par Brigitte Fontaine

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Mais enfin, c'est quoi un zazou...?

8:54 PM  
Blogger Fred said...

Zazou, une histoire d’amour sous l’Occupation

Voici comment Jérome Savary décrit cette comédie musicale (2004)

« Zazou » n’est pas un spectacle sur les zazous mais l’histoire d’une génération qui commença par être zazoue pendant l’Occupation, puis à la Libération troqua la veste large, le parapluie et le faux col pour la chemise rouge à carreaux noirs, le pantalon de toile et les baskets du rat de cave de Saint-Germain-des-Prés. Quand j’étais enfant au début des années cinquante, j’entendais souvent, et jusqu’au fond de nos campagnes, ce jugement définitif et sans appel « c’est un zazou ! ». Il s’appliquait à tout individu un tant soit peu excentrique : une veste trop voyante, les cheveux un peu trop longs et hop ! vous n’y échappiez pas, vous étiez zazou ! En fait au fil des ans on oublia l’origine du mot, puis il tomba en désuétude.
Voilà des jeunes, presque des enfants, qui sont nés après le déluge, la guerre 14-18, qu’ils n’ont donc pas faite, et qu’on plonge dans un nouveau cataclysme où ils n’ont pas la moindre part de responsabilité puisqu’ils ne peuvent encore voter ni faire la guerre. Triste cadeau offert par leurs parents, au printemps de la vie. Et tandis que la France des adultes s’enfonce dans la honte et la résignation (la majorité tout du moins), les zazous tentent d’y échapper.
Comme les hippies protestaient contre la guerre du Vietnam en s’envolant vers des nirvanas aléatoires, les zazous montraient leur refus d’un monde qui n’était pas le leur en s’habillant comme des clowns alors qu’autour d’eux tout était gris, en écoutant le swing venu d’Amérique : musique rythmée, comme l’étaient les marches militaires, à la différence près que l’une « balance » quand l’autre écrase et que les claquettes remplacent dans l’une le bruit de bottes de l’autre.
Un jour de juillet 1942, un groupe de zazous remonta les Champs-Élysées en brandissant deux cannes à pêche chacun. La police laissa faire car elle ne voyait là qu’un monôme de potaches. Les zazous criaient en chœur « de… » et brandissaient leurs 2 gaules en rythme. À leur manière, en bons héritiers du dadaïsme qu’ils étaient, les zazous rendaient hommage au général de Gaulle.

9:46 PM  

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