samedi, juillet 23, 2005

Cayatte : Les vies conjugales

La vie conjugale

En fait, il s'agit de deux films (1963 - 1964) d'André Cayatte. Le principe de ces deux films est - à mon sens - génial. La même histoire d'un couple, la même chronologie, filmée du coté de la femme puis du coté du mari.
Cela signifie qu'on a d'abord un premier film où l'on découvre une histoire somme toute banale de couple vécue du coté de la femme Françoise. Puis vient un autre film avec la même histoire revisté par le regard du mari Jean Marie...
J'ai vu ces films un peu par hasard sur notre rtbf nationale. C'est d'abord l'histoire vue du côté de chez Françoise à laquelle j'ai eu droit. Et effectivement, la vision de l'histoire donnait à penser que le mari, Jean Marc était un beau salaud.

A la fin de ce film était annoncée "la suite" pour le lendemain. J'étais intrigué et sans connaître le principe de cette suite, j'étais présent devant ma télévision le lendemain. En guise de suite, je me suis en fait retrouvé avec la même histiore et la même chronologie des faits vue du coté de Jean Marie et où - bien évidemment cette fois ci - Françoise semblait "fautive".

Je trouve le procédé ingénieux et très évocateur de la difficulté de la perception dans une vie de couple. Je pense souvent et je cite souvent ce film quand dans mon couple, je me rends compte qu'un même fait objectif peut être interprêté et vécu de manières complètement différentes. C'est pour moi un des axiomes de base du couple : ce ne sont pas les faits mais bien les perceptions et les représentations que ces faits induisent qui posent problème. A partir de là il y a deux optiques :

1 - soit on fait le pari de la- communication-vraie-qui dépasse-toutes-les-difficultés-aidé-en-cela-par-une-morale-quelconque-ou-diverses-théories-psychologisantes-fumantes. Et finalement, on essaye avant tout de changer l'autre !

2 - soit on se dit que ces écarts de perception sont inhérents à une vie à deux et on continue à s'engager dans cette vie, on s'ajuste, pas tant pour construire la perception, mais essentiellement pour savoir où l'autre est dans ses perceptions et représentations. Accepter l'autre passe notamment - essentiellement - dans l'acceptation de ce qu'il a d'autre ! Et pour accepter l'autre tel qu'il est, c'est plus nous que l'autre qui devons changer !

En résumé ces deux films m'aident à (attention-voilà-une-phrase-qui-tue-comme-mapirle-les-aime) à...

HYBRIDER LES PRISMES DE RATIONALITES, ETAPE NECESSAIRE POUR EXPRIMER LE POTENTIEL FRAGILE DE LA RENCONTRE DE 2 ALTERITES !

Ps : Franchement, je relis ce billet avant publication et je me dis que pour comprendre ce que j'essaye de vous dire aujourd'hui il faut voir ces deux films ! ! ! !

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Bon sang mais c'est bien sûr !
Reste que quand la posture de départ (acceptation de l'autre dans ce qu'il a d'autre) n'y est pas, la tentation de changer ça chez l'autre devient forte - or c'est impossible.
Alors on change soi et on n'accepte plus tout à fait l'autre dans ce qu'il a d'autre - étant soi dans l'incapacité d'aimer (pas dans l'absolu mais au quotidien) un-e autre ne nous aimant pas (plus). Dans les deux cas, le résultat est le même : plus de couple !

Ha ha, voila la solution : plus de couple !!!

Trognouc

12:38 PM  
Blogger Fred said...

Cher Trognouc... que je devine esseulé. Je souhaitais parlé de deux films et me voilà qui livre ma pensée profonde sur ma vision du couple.

Tu dois savoir qu'un de ces jours, mois, années, viendront poindre sur ce blog les billets suivants concernant :
- le couple : une pataugeoire du quotidien,
- le couple : un attracteur étrange,
- la question de la réduction de ses attentes dans une dynamique prospective du couple moderne. Enjeux et persectives !

11:51 PM  

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