lundi, octobre 10, 2005

Clinique de la raison close

L'heure (la bombe) H arrive, c'est pour ce samedi PM, en attendant, je fais des caisses. C'est drôle, plein de souvenirs. Pas très efficace, à ce rythme je serai prêt en 2048 mais c'est plein de souvenirs qui remontent c'est bon !

J'ai retrouvé ce texte, je l'avais oublié. C'est du tout bon !

« Je n’ai jamais pu faire que mes mains se croisent, sans que mes doigts se perdent. Parfois… Soudain… L’instant est comme un cœur ivre de jeune fille, une tiédeur de cuisses sous la soie, un son tendre de bois, même froid, contre la brûlure des pierres, ou la fraîcheur des robes associées au feu, aux parfums qui s’absentent, aux cheveux qui caressent des épaules innocentes, ou seulement coupables d’oublis frissonnants...

Ou ces interminables fuites du Temps, qui s’efforcent, à notre place, de séduire sans dire, comme un été…Je comprends la vocation tardive de l’enfance. Bien sûr ! On doit tout mettre entre toutes les mains ! Serrer ! Oui ! Et aussi, étreindre la lumière, en exciter la nuit, la baiser, la frotter jusqu’à l’incandescence indécente, lui donner faim, multiplier des pains, longs, longs comme les jours sans crime. Saler, sans le salir, le sang de la Source. »

Philippe Léotard
Extrait de La clinique de la raison close (Les Belles Lettres - 1997)