mercredi, juin 22, 2005

...Ton père et ta mère


Rembrandt / Le fils prodigue


Tu honoreras ton père et ta mère Ce doit être le 4° commandement, un des dix que j'ai eu le plus de mal à comprendre...

Heureusement, Françoise Dolto est arrivée. Je me souviens de mon avidité devant son décodage de ce commandement à travers la parabole du fils prodigue. Je vous conseille la lecture des deux tomes de L'évangile au risque de la psychanalyse. C'est fort. Pour Dolto, honorer son père et sa mère, c'est leur faire comprendre que l'on est quelqu'un de différent d'eux, avec sa propre logique de fonctionnement. Plus globalement s'il faut retenir une phrase de ces deux livres pour moi ce serait : "Jésus enseigne le désir et y entraîne". Voilà une manière de parler de Jésus qui me plaît.

En fait, je ne sais pas si mes parents ont compris ma logique de fonctionnement. Je crois qu'il perçoivent que je suis différent d'eux. Je les crois très fiers des côtés brillants de ce que je suis, fort inquiets, stressés quand mes noirceurs m'étreignent.

Ils me donnent l'essentiel pour un fils : le sentiment d'être aimé inconditionnellement.

En fait, je crois que je ne m'aimerais pas m'avoir comme fils. Avec moi ils ont vécu, des renvois d'école, des fugues/disparitions, un mariage hâtif, un divorce, un engagement professionnel qu'ils ne comprendront jamais, j'ai même laissé tombé la nationalité qu'il m'avaient donnée. Y a pas à dire je les ai fortement sollicité... Honoré ?

Aujourd'hui, ils sont à mon sens fier de ce que je suis. Même s'ils doivent estimer que c'est en grande partie grâce à Y. D'ailleurs c'est violent, quand mes parents veulent savoir comment je vais, c'est à Y ma compagne qu'ils le demandent. Jamais à moi directement.

En fait cela, avec l'expérience, la difficulté avec mes parents c'est que quand quelque chose qui m'arrive les stress, ils n'ont comme ressource que de me renvoyer une dose de stress supplémentaire. Ce qui fait qu'en situation de crise, il est urgent pour moi de les éviter. Alors si on ajoute à cela une réticence extrême a montrer et dire leurs sentiments, c'est pas gagner la communication ! ! !

Bon allez je vous laisse, je dois aller chez... le coiffeur................................ Je rigole !

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Outre les aspects de bienséance et de soumission que certains y voient (ou y ont vu), j'ai toujours pris "ton père et ta mère honorera..." comme la nécessité de sentir son appartenance à une famille, à une lignée, à une culture du quotidien partagé, de ressentir sa filiation. Et, si honorer n'est plus tout à fait un mot d'aujourd'hui, on pourrait dire "reconnaître en soi ce qui provient des générations antérieures et qui m'a été transmis par mes parents". Quelque soit ce quelque chose, que ça me fasse plaisir, mal, du bien, que ça me questionne, m'emmerde, me grandit, me pousse... ou pas.
Depuis que je te connais, je vois que tu es bien "le fils de", malgré (ou avec) toutes vos différences de comportement dans la vie.
Peut-être que les honorer c'est poursuivre ta route (de te dire, entre autres), tout en pouvant reconnaitre en toi ce qui te rattache à eux, et donc en respectant leur fonctionnement et leur "silence émotionnel". Il me semble que c'est ce que tu fais. Encore aujourd'hui avec l'enterrement de ton pépé.

(Par contre, le coup de Jésus qui enseigne le désir, là, j'ai pas capté !)

9:54 PM  

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