jeudi, février 24, 2005

A perte de vue

Je me suis acheté un petit joujou, un petit lecteur MP3 et... ne le dites à personne ! Je l'écoute dans la voiture. Je ne vous l'ai pas encore dit mais ma voiture est une chose très importante pour moi. Je vous arrête tout de suite, je ne pense cependant pas être de ces hommes qui considèrent leur voiture comme un prolongement phallique !

Simplement, j'y passe beaucoup de temps et surtout beaucoup de temps seul ce qui de temps en temps est sacrément agréable.

Hier matin il neige sur la Belgique, je pars à 6 h 30 pour arriver tôt au boulot et patatra... bouchons. Je sors dès lors mon kit de survie dans les bouchons : ma pipe, du vieux tabac de la semois et... mon lecteur MP3. Et j'entre dans un stade autistique profond.

Je me passe en boucle cette superbe chanson de Bashung :

A perte de vue

A perte de vue, des lacs gelés
qu'un jour j'ai juré d'enjamber

A perte de vue des défilés
des filles à lever
des défis à relever
Des prix descernés à tes yeux

A perte de vue
Les pieds dans la boue
qui l'eut cru qu'un jour que nos amours déborderaient
Fasse oublier aux ajusteurs
la clef

Trop de cuirasses et pas assez d'écrivisses
pour une fricassée

Donnez moi des nouvelles données
Donnez moi des nouvelles données

A perte de vue du déjà vu
du déjà vécu se précipite à mes trousses

Qu'en dit le héron
Qu'en dit l'éolienne
voie d'eau dans la coque

Donnez moi des nouvelles données
Donnez moi des nouvelles données

Extrait d'Alain Bashung / A perte de vue / Charteton

Bahung, une certaine dose d'hermétisme, pas mal de poésie et beaucoup de sens pour moi.

J'étais donc comme cela, pipe au bec, Bashung dans les oreilles au milieu des bouchons, cotonneux dans la neige. Au milieu de tout le monde mais super bien avec moi. Ou comment transformer 2 heures de galère. En 2 heures d'extase zen musicale

Sinon 2 choses...
un site (transmis par un collègue) à voir : http:/y.20g.net/

beaucoup moins drôle mais qui sied bien à la conclusion d'une rubrique intitulée à perte de vue :
«...cela fera trois ans que nous attendons le retour de maman, les dernières nouvelles d'elle datent de mai 2003, cela fait longtemps. Et le gouvernement colombien du président Uribe ne veut rien faire pour faciliter un accord humanitaire, au contraire. Alors oui, c'est vraiment important de se mobiliser, de parler, d'exprimer à haute voix notre solidarité, c'est seulement ainsi que nous allons faire que les responsables politiques, les gouvernements fassent tout ce qu'ils peuvent pour arriver à une solution, pour que nous retrouvions nos proches. Je pense vraiment que dans ce monde il faut que nous fassions tout pour que des journalistes puissent exercer leur métier sans danger, et pour que dans un pays comme la Colombie, les gens qui luttent contre la corruption, pour la paix, comme maman, puissent continuer à se battre, merci.»

Mélanie Delloye, fille d'Ingrid Betancourt, dans Libération, le mercredi 02 février 2005. Cela fait plusieurs fois que je l'entend, cette Mélanie Delloye m'impressionne par ce que je ressens comme un courage serein.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Je comprends bien ce que tu nous raconte là, c'est etrqnge ces moments ou l'on se sent hors du temps alors que tout l'environement proche n'est que stress et rallerie.
Bien joué!!

6:49 PM  

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