samedi, janvier 29, 2005

Fragilités croisées

Ce soir je suis énervé et -chose rare - j'ai du temps pour vous (me) l'écrire. Qu'est ce qui ce se passe ?

Jacques Villeret est mort à 53 ans, fragilité, sensibilité, soif de vie, vibrations, alcool, cigarettes. Volonté d'enrober toute cela dans un humour quoi que cela puisse lui en couter.Est-ce ainsi que les hommes meurent ?

J'ai croisé ces derniers jours toute une série de fragilités cela deviendrait à la mode ? En tout cas cela fait échos.

Peersman. Gardien de but à Anderlecht (pour les novices il s'agit d'un club de foot en Belgique). Lors d'un match il commet une bourde qui coute un but à son équipe. A la 1/2 temps tellement ébranlé par son erreur. Il se réfugie en pleurant dans les douches et refuse de continuer. "Ce n'était pas beau à voir. On a vraiment tout fait pour lui" expliquait Hugo Broos son entraineur "On l'a soutenu jusqu'au bout. Maintenant, on n'est plus capable de faire quelque chose pour lui: il doit chercher de l'aide professionnelle, éventuellement chez un psychologue. Je n'ai jamais vu quelqu'un demander son remplacement comme lui. Il a livré la preuve qu'il n'était pas capable de jouer sous pression. C'est très dommage, parce qu'il a vraiment les qualités pour être un tout grand gardien."

Je trouve cette histoire très humanisante donc rassurante sur le foot.

Au tour de christophe Hondelatte, présentateur du journal de 13 heures sur France 2. Vendredi, dans un article (http://www.liberation.fr/page.php?Article=271302) au style de chequevarette des bacs à sable qui sied si bien aux journalistes de Libération, Pascal Nivelle y va de son petit opus. Ce n'est pas du vitriol non juste de l'allusif, la vie privée est abordée, sa foi, son fils, ses engagements dans la société. Notre investigatrice nous apprend que le dit Hondelatte fait le grand écart entre sa foi et sa vocation précoce d'animateur. On doit reconnaître que Libération a des leçons à donner en ce qui concerne l'absence de grand écart. A ce titre considérons simplement, la fractale gauche caviar de Libé de mieux en mieux affirmée avec l'entrée de la Banque Rotschild dans son capital. Voilà donc une ligne rédactionnelle et actionnariat en concordance ! Mais j'arrête de dire du mal cela me ressemble si peu.

N'empêche que Christophe Hondelatte -qui me permet de vous dire ce que je pense de Libé.- a réagi à cet article en refusant de présenter le journal du jour. Arlette Chabot (directrice de la rédaction de France2) a déclaré qu'il n'était pas "en état psychologique" de présenter à nouveau le journal de 13 heures. Choses entendues à la radio aujourd'hui : Hondelatte a craqué, il n'a pas été en mesure de supporter la pression. Et là je me dis, est ce qu'il a vraiment craqué ? Est-ce que craquer n'aurait pas été de laisser une verbeuse faire son carton sans réagir ? Bon je n'idéalise pas le bonhomme, il a un certainement l'ego surdimensionné nécessaire à faire son trou à la la télévision. Mais je l'aimais beaucoup sur France-Inter, c'est un gars de la Province, certainement un peu tocard et éloigné des références intellectuo-culturo-parigo-caviardisé de Libé. Mais qui améliorait les courbes d'audience de journal de France2. Celui qui doit être content c'est Jean-Pierre Pernaud qui est en face à la même heure sur TF1 !

En fait je trouve que ce qu'il a fait est à la fois fragile et fort. Fragile, car une décision si rapide montre qu'il a été touché durement. Fort car quand on sert de Punching Ball à des décervellés il faut mieux parfois savoir de retirer du jeu comme cela les decervellés boxent dans le vide... et se sentent moins seules.

Vous dire quand même que j'ai reçu les voeux de Daniel Darc cette semaine. Enfin la firme de disques de Daniel Darc m'a envoyé - dans une stratégie marketing bien rodée - les voeux de son poulain. Crêve coeur est pour moi l'album francophone le plus intéressant de 2004. Vous connaissez Daniel Darc ? Profil de «phobique social, tendance paranoïaque, tendance maniaco-dépressif. Le fardeau porté par un petit-fils de déportés à Auschwitz qui, jusqu'à 15 ans, ne rêvait que de devenir rabbin. «Après ça, je n'ai pas perdu la foi, mais j'ai cru au Grand Soir.» A la révolution par la violence, à la virulence du punk et de son incarnation parfaite: les Sex Pistols. Trente ans plus tard, «debout» et converti au christianisme après un séjour en taule, Daniel Darc répète à qui veut l'entendre son évangile personnel: «Je vis pour deux choses: Dieu et le rock, les deux formes extrêmes de révolution.» Ici chantées d'une voix fantomatique et lumineuse.»

Daniel Darc donc, icone de la déglingue, défonce, capable de se taillader les veines sur scènes et qui en 2004 termine son album Crêve Coeur par une "reprise" du psaume 23. Avec une "spéciale dédicace" à... Christophe Hondelatte.

Le seigneur est mon berger
Je ne manque de rien
Sur des prés d’herbe fraiche
Il me fait reposer
Il me mène vers les eaux tranquilles
Et me fait revivre
Il me conduit par le juste chemin
Pour l’honneur de son nom
Si je traverse les ravins de la mort
Je ne crains aucun mal
Car tu es avec moi
Ton baton nous guide et me rassure
Tu prépare la table pour moi
Devant mes ennemis
Tu répends le parfum sur ma tête
Ma coupe est débordante
Grâce et bonheur m’accompagnent
Tous les jours de ma vie
J’habiterai la maison du seigneur
Pour la durée de mes jours
Le seigneur est mon berger
Je ne manque de rien
Sur des prés d’herbe fraiche
Il me fait reposer
Grâce et bonheur m’accompagnent
Tous les jours de ma vie
J’habiterai la maison du seigneur
Pour la durée de mes jours
Le seigneur est mon berger
Je ne manque de rien
Sur des prés d’herbe fraiche
Il me fait reposer
Le seigneur est mon berger
Je ne manque de rien

mardi, janvier 25, 2005

Ma plombière bien aimée

Ce lundi, je suis allé voir ma plombière, Geertje de son prénom. Nous nous sommes rencontrés il y a 5 ans. Je venais de me séparer de ma femme. Elle exerce à bruxelles, dans un endroit charmant et elle n'a rien de moins que Victor Horta comme architecte à demeure.

Voici une photo d'époque de son domaine. Bon,... depuis on a beaucoup construit autour, notamment un stade de foot et un atonium... mais la structure originale des lieux est restée la même. Et cette structure est très... hospitalière, c'est ce que l'on a appelé l'architecture horizontale. La trace d'Horta malménée bien souvent à Bruxelles est ici presque miraculeusement préservée.

Mais revenons à ma plombière, en ce qui me concerne, notre relation est marquée du fer rouge de la bipolarité pour la résumer je parlerais d'une oscillation chaotique entre exhaltation et dépression. Très vite dans le courant de notre relation elle a pris l'initiative de m'héberger. Le plus "drôle" c'est que ces moments d'hébergement ont été ceux où où nous nous sommes le moins parlés.

En ce qui concerne "le parler" je dois vous dire que ma plombière est néerlandophone.En ce qui me concerne, comme tendent à l'informer les fautes d'orthographe qui émaillent mon blog... je suis francophone. Vous me direz qu'en ce qui concerne la profession de plombier : les tuyaux, la pression à l'intérieur, les dosages... la compréhension est universelle. Je compléterais en disant qu'en tant que flamand-d'obédience-francophone-né-à-Lille, c'est fort agréable pour moi d'utiliser les services d'une plombière flamande. En fait cela se passe vraiment très bien et pas seulement du fait de notre culture commune.

Voilà Geertje,

une part importante de ce que je me suis employé à devenir au cours de ces 5 dernières a été construite avec elle...

La revoir lundi dernier, ma juste donné envie de vous le dire.

Un blog peut aussi servir de Panthéon personnel non ?...

samedi, janvier 22, 2005

Temps durs



Semaine remplie, maux de dents persistants, cours donnés, mercredi enfants et encore ce mal de dents, voiture en réparation, impression que toutes les choses se fragilisent. Rencontre, retrouvailles vendredi. Samedi vaseux et dimanche qui ne s'annonce pas mieux. Ci-dessus les jours gigantesques de R.M. Ci-dessous Lithium de K.C. :

I'm so happy because today
I've found my friends ...
They're in my head
I'm so ugly, but that's okay,
'cause so are you...
We've broken our mirrors

Sunday morning is everyday for all I care...
And I'm not scared
Light my candles in a daze...
'Cause I've found god - yeah, yeah, yeah
I'm so lonely but that's okay
I shaved my head...
And I'm not sad

And just maybe
I'm to blame for all
I've heard...
But I'm not sure
I'm so excited,
I can't wait to meet you there...
But I don't care
I'm so horny but that's okay...
My will is good - yeah, yeah, yeah

I like it - I'm not gonna crack
I miss you - I'm not gonna crack
I love you - I'm not gonna crack
I kill you - I'm not gonna crack

K. C. (cassé comme intiales...)

mardi, janvier 18, 2005

50 minutes pour une pipe

Ce qui est bien quand on a une petite tête, c'est que cela permet d'arriver à 18 heures pour un cours prévu finalement à 19 heures. Et cette heure tombée du ciel, en bon bloggeur en devenir, je la consacre à mon blog !

Ce matin formation sensibilisation à l'économie sociale de 9 à 15 heures 30 à Charleroi. Vous ne voyez pas ce que c'est que l'économie sociale et bien c'est quelque chose qui s'apparente à un entreprendre autrement. Il s'agit de monter et développer des projets offrant une valeur ajouée sociale : des services à la personne, de la gestion durable des déchets, de la resocialisation et de la formation de personnes peu qualifiées (comme Le Germoir évoqué dans un précédent post.) Tout cela dans un cadre d'autonomie de gestion et de gestion démocratique en deux mots : Le bonheur économique. Cela tombe bien, c'est par la projection de ce film qu'a commencé la journée. Je vous le conseille, il s'agit d'une très bonne introduction à l'économie sociale.

Ce soir (dans 32 minutes) c'est formation à la gestion de projet. Là il s'agit d'outiller les étudiantes - puisqu'il s'agit de 13 étudiantes - à définir et mettre en place un projet au sein d'une structure existante. Aujourd'hui, le thème, c'est la Gouvernance au sein des associations...

Sinon une grande nouvelle, j'ai acheté mon dernier paquet de Camel vendredi et fumé ma dernière Camel dimanche vers 16 heures. Je supprime donc une substance de ma vie la nicotine. Pourvu que cela dure. Bon bien sûr j'ai des ustensibles de substitution :



Et non, je n'ai pas cédé à l'hygiènisme anti-tabagique actuel. Je continue à fumer la pipe et le cigarre. Je ne revendique pas que c'est meilleur pour la santé. Je suis cependant convaincu qu'avec le tabac de pipe et le cigarre :
1 - on maîtrise mieux ce que l'on fume, en ce qui concerne la pipe je fume du vieux semois tabac des ardennes belges très âpres,
2 - on a un geste a priori plus positif : les 20 minutes pour savourer une pipe n'ont rien à voir avec les 4 minutes de crapottage d'une clope.

Donc sur deux jours... je vis cela bien... on verra ce que sera la suite. Mais de toutes façons je vous préviens que si je retourne à la clope mon axiome de base restera de mise : tout ce qui est fait dans un principe de plaisir ne peut pas être mauvais pour la santé.

J'ai des fantasmes de fumeur : fumer une pipe dans un cinéma, en faisant mes courses au supermarché ou en donnant cours... Comme un de mes professeurs d'hisoire osait encore le faire il y a 20 ans à une époque moins aseptisée.

Allez, il me reste 5 minutes avant le début du cours. Je laisse la parôle à une pipe pour conclure :

Je suis la pipe d'un auteur;
On voit, à contempler ma mine
D'Abyssinienne ou de Cafrine,
Que mon maître est un grand fumeur.

Quand il est comblé de douleur,
Je fume comme la chaumine
Où se prépare la cuisine
Pour le retour d'un laboureur.

J'enlace et je berce son âme
Dans le réseau mobile et bleu
Qui monte de ma bouche en feu,
Et je roule un puissant dictame
Qui charme son cœur et guérit
De ses fatigues son esprit.

La pipe de Charles Baudelaire

samedi, janvier 15, 2005

Spleen de rappel ?


Je veux assoupir ton cafard, mon amour,
Et l’endormir,
Te murmurer ce vieil air de blues
Pour l’endormir.

C’est un blues mélancolique,
Un blues nostalgique,
Un blues indolent,
Et lent.

Ce sont les regards des vierges couleurs d’ailleurs,
L’indolence dolente des crépuscules.
C’est la savane pleurant au clair de lune,
Je dis le long solo d’une longue mélopée.

C’est un blues mélancolique,
Un blues nostalgique,
Un blues indolent,
Et lent.

Léopold Sedar Senghor



Je tiens d'abord à vous rassurer. Suite à mon pécédent "post"sur ma rage de dent vos nombreux messages de soutien m'ont été d'un certain réconfort ! Promis juré si un jour je dois me noyer, ce n'est pas sur mon blog que je devrai appeler au secours. D'ailleurs, il n'y a bien que moi pour croire qu'il me serait possible d'établir une connexion Wi-Fi avant de tomber dans l'eau, c'est franchement ambitieux !

Aujourd'hui, samedi entre 2 eaux. Mon mal de dent s'est estompé, par contre je suis en pleine ré-ré-ré-ré-ré-ré-expérimentation de mon spleen post-vendredi soir. Hier je suis rentré tard du boulôt. Les enfants ont été repris vendredi soir à l'école. En quitant l'Agence hier vers 21 heures 30 j'ai senti ce spleen monter en moi. J'ai cela depuis longtemps. A patir de 11 ans jusque 18 ans , j'ai été pensionnaire et je me souviens que j'éprouvais le même type de sensation le vendredi soir au moment de devoir rentrer chez mes parents.

En fait j'aime bien ce sentiment de vide. Christian Bobin a écrit Souveraineté du vide... J'aime beaucoup cet envahissement du vide. Au départ ce qui m'embêtait c'est que ce spleen arrive toujours à un moment où paradoxalement je dispose de beaucoup plus de temps pour moi, des moments où je dois moins répondre que d'habitude à des contraintes extérieures. Alors en bon tordu que j'étais déjà à l'époque, je me disoais :"Fred tu n'es pas capable de trouver un moyen de t'animer à l'intérieur de toi alors tu fais dépendre ton énergie interne de l'extérieur : boulot, enfants, relations... Quand toutes ces sollicitations s'arrêtent en fait c'est toi même qui t'arrête". Toujours chez moi cette furieuse auto-imprécation à ne pas (ne plus) dépendre de...

Aujourd'hui, j'ai un regard plus serein sur ces moments de spleen. J'ai l'impression de les gérer, de m'y affirmer et encore plus paradoxal de m'y affermir. Je ne suis pas fait que pour fonctionner, éteindre le brouhaha d'activités permet d'entendre des résonnances intérieures plus discrètes, sensibles, volatiles, fragiles.

J'ai marché sur la lune de ma galaxie à moi le jour où j'ai pu clamer - de manière extrèmement désordonnée au départ - que je souhaitais m'accomplir avec mes fragilités. Ce fut un grand pas pour moi !

Alors le spleen du vendredi soir, piqure de rappel de cette fragilité ?

jeudi, janvier 13, 2005

Rage de dents !

Voici un post it prosaïque, Aujourd'hui j'ai mal aux dents.
Je ne pense pas être quelqu'un qui se plaint souvent
Mais aujourd'hui putain c'est pas cool.

J'ai l'impression que de l'air passe entre :
- mes molaires gauches
- mon oeil gauche
- mon oreille gauche

En résumé c'est toujours à gauche que cela foire.
Mais là je ne m'apprends rien.

Le pire c'est que cela me rend d'une 'humeur sombre !
Alors aujourd'hui au boulot je pense que ce n'est pas passé inaperçu !

Comme remède, je ne vois mon dentiste que demain alors c'est...
DAFALGAN !

Heureusement que le gars qui s'occupe du nettoyage au bureau m'a apporté des cigarres (Monte Christo, Bolivar,...) pas des cigarres de maniérès, je crois que je fais lui filer plus régulièrement des Camel ! ! ! ! !

Ce Bolivar m'a permis d'éprouver des sensations beaucoup plus agréables.

M'occuper mon humeur sombre j'ai plus d'habitude...
J'ai même un remède sans ordonnance.
On pourrait décrire cela par combattre le mal par le mal :

ÉCOUTER ET/OU LIRE DU LÉO FERRÉ

et bien franchement cela le fait. Ce qui est encore plus surprenant c'est qu'en écrivant ce post-it, je ressens de moins en moins de douleurs... C'est l'effet magique du blog ?

Alors pour remercier d'avoir pris le temps assister à ma guérison du moment je vous offre un peu de Léo Ferré :

La mémoire et la mer

La marée, je l'ai dans le cœur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite sœur, de mon enfance et de mon cygne
Un bateau, ça dépend comment
On l'arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années lumières et j'en laisse
Je suis le fantôme jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baiser
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts de sable de la terre

Rappelle-toi ce chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l'écume
Cette bave des chevaux ras
Au raz des rocs qui se consument

Ö l'ange des plaisirs perdus
Ö rumeurs d'une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu'un chagrin de ma solitude
Et le diable des soirs conquis
Avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis
Dans le milieu mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfarent les cors
Pour le retour des camarades
Ö parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j'allais, géométrisant,
Mon âme au creux de ta blessure
Dans le désordre de ton cul
Poissé dans des draps d'aube fine
Je voyais un vitrail de plus,
Et toi fille verte, mon spleen
Les coquillages figurant
Sous les sunlights cassés liquides
Jouent de la castagnette tans
Qu'on dirait l'Espagne livide
Dieux de granits, ayez pitié
De leur vocation de parure
Quand le couteau vient s'immiscer
Dans leur castagnette figure

Et je voyais ce qu'on pressent
Quand on pressent l'entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue,
Sur cette mer jamais étale
D'où me remonte peu à peu
Cette mémoire des étoiles

Cette rumeur qui vient de là
Sous l'arc copain où je m'aveugle
Ces mains qui me font du fla-fla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l'anathème
Comme l'ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème
Et sous mon maquillage roux
S'en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue, aux musiques mortes
C'est fini, la mer, c'est fini
Sur la plage, le sable bêle
Comme des moutons d'infini...
Quand la mer bergère m'appelle

Léo Ferré

mercredi, janvier 12, 2005

Le Germoir

GERMOIR [seRmwaR] n. m.

- 1. BOT Caisse, pot destiné à recevoir certaines graines qui doivent être mises en terre après leur séparation de la plante, mais qu'on ne veut semer que plus tard.
- 2. (1743, Trévoux). Bâtiment où l'on fait germer des semences, des plants.
- 3. PAR ANALOGIE : Entreprise de formation par le travail de Monceau-sur-Sambre où des femmes fragilisées peuvent reprendre vigueur, apprendre un métier, grandir et s'ouvrir à une vie sociale harmonieuse.

Le Germoir c'est donc une association sans but lucratif, qui depuis 20 ans travaille avec des femmes fragilisées afin de (re)construire avec elles.
Membre du conseil d'administration du Germoir depuis 5 ans, président du CA depuis 2. J'ai eu CA hier soir. C'est toujours aussi surprenant pour moi de me trouver à présider ces réunions.

Surprenant de me trouver à "présider" modérer ce genre de réunion, savoir animer, distribuer la parole, essayer de respecter le timing. A l'opposé du torpilleur de réunions que je peux - et aime à - être dans d'autres cadres.

Surprenant de me trouver en quelque sorte dans une position de référent par rapport à des femmes qui ont porté ensemble un projet pour lui donner la dimension qu'il a auojurd'hui : une équipe d'encadrement de 20 personnes et une quarantaine de stagiaires.

Surprenant d'un être un homme président au milieu d'un projet à 95 % féminin. Hier soir, nous étions 6, j'étais le seul homme.

Surprenant de recevoir autant de confiance, je crois que c'est lieu d'engagement porfessionnel et/ou militant au sein duquel j'ai éprouvé le plus de reconnaissance par ceux qui m'entourent et en plus sur la durée.

Lieu de surprises et ce qui est chouette c'est que je continue à tant apprécier les surprises.


www.germoir.be

lundi, janvier 10, 2005

On ne peut pas toujours se tromper sur tout



C'est ce que je me dis en écoutant les albums d'Arielle Dombasle. On ne peut pas nier qu'elle est à fond dans son truc. Et oui donc, il y a un domaine dans lequel on peut dire que BHL a eu la main heureuse !

Mon Album préféré chez Arielle : Extase, c'est exxxcccccceeeeeellllllllllleeeeeennnnnnnnt.

En cadeau pour la route les paroles d'une chanson de son dernier album. Je la dédie à toutes celles qui manient si subtilement les quizás.

"Quizás, quizás, quizás"

Siempre que te pregunto
Que, cuándo, cómo y dónde
Tú siempre me respondes
Quizás, quizás, quizás

Y así pasan los días
Y yo, desesperando
Y tú, tú contestando
Quizás, quizás, quizás

Estás perdiendo el tiempo
Pensando, pensando
Por lo que más tú quieras
¿Hasta cuándo? ¿Hasta cuándo?
Y así pasan los días
Y yo, desesperando
Y tú, tú contestando
Quizás, quizás, quizás

Estás perdiendo el tiempo
Pensando, pensando
Por lo que más tú quieras
¿Hasta cuándo? ¿Hasta cuándo?
Y así pasan los díasY yo, desesperando
Y tú, tú contestando
Quizás, quizás, quizás

Osvaldo Farrés, Cuba, 1947
Reprise par Arielle Dombasle 2004

samedi, janvier 08, 2005

Reprises

On y arrive cela sent la reprise, le boulot mercredi les enfants ce vendredi soir, 2005 monte en régime.

Au fait, quelles bonnes résolutions pour 2005 ?

Pour l'instant la seule résolution prise consiste à aller chez le dentiste.Le 11 janvier - c'est-à-dire lundi - j'y serai déjà allé 3 fois en 2005. C'est ce qu'on appelle prendre ses résolutions au sérieux !

Une résolution plus convenue consisterait à déclarer ma résolution à poursuivre ce blog. Plein de questions en la matière.

Questions éthiques d'abord : jusqu'où puis-je et veux-je aller trop loin dans ce que je dis des autres quand je parle de moi ? Difficile pour moi de me dire sans évoquer celles et ceux qui m'aident à me dire. Y semble réticente à ce que j'ai déjà pu déjà dire de nous dans ce blog. De toutes façons, je me fixe une limite : tout(e) intime cité(e) dans mon blog connaîtra l'existence de ce blog. C'est une bonne manière de travailler l'ajustement permanent.

Questions techniques ensuite que je vous épargne mais qui prennent pas mal de temps.

Sinon en ce début d'année, j'ai envie de vous presenter une partie importante de ce que je suis : Mathésim



Théo, Mathilde, Simon (de gauche à droite dans la photo).

Mathilde, Théo, Simon (Mathésim dans leur ordre d'apparition sur notre belle planète).

Allez, un petit mot sur chacun :

Mathilde : Ma (un peu trop) grande fille qui fait du cheval et de la danse classique, mais, rassurez-vous c'est pour compenser sa véritable personalité.

Théo : c'est monsieur je veux tout comprendre, ce matin dans la voiture il m'a déclaré savoir pouquoi il avait 2 boules en-dessous du zizi : une pour faire des garçons, une pour faire des filles.

Simon a longtemps été appelé "Monsieur Sourire" et ces derniers temps, c'est plus "Monsieur je crise" Simon c'est celui qui, quand il voit la trainée d'un avion dans le ciel tracer une ligne, me dit très poétiquement : regardez un avion de... ligne.

Cette petite tribu est un élément fortement et concrètement structurant de ma vie : ils doivent être à l'école à 8 heures 30. Ce qui en soit est déjà une épopée. Ce sont des enfants qui vivent avec leur père, la compagne de leur père et la fille de la compagne de leur père. Cela fait donc un fonctionnement recomposé à 6. Et cela aussi c'est une épopée.

Allez, voilà pour aujourd'hui, disons que j'avais un peu plus envie que d'habitude de planter le décor.

Que vos lectures soient douces.

Fred

mercredi, janvier 05, 2005

Rome 2005

Me voici donc lancé dans 2005. Roma città apperta aura donc été le lieu de la transition, des bonnes résolutions. C'est pas mal de faire cela au milieu d'italiens, peuple tellement paradoxal entre grande culture, bon goût, frime, fausses blondes mais réelle joie de vivre très communicative.

Je retiendrai au moins une chose de Rome c'est qu'en Belgique ou en France quand vous croisez una ragazza, elle détourne le regard, baisse les yeux et regarde ses pieds. En Italie, le ragazze croisées détournent les yeux églament mais les lèvent au ciel. Que faut-il en penser ? Merci de m'éclairer.

Sinon 2005 année apperta ?

Fred