mardi, juin 28, 2005

Fort en désert

dPeut être avez-vous lu Le désert des Tartares du Dino Buzzatti. Moi ce livre m'a fortement marqué. C'est l'histoire d'une attente c'est un militaire qui arrive dans un fort, celui de Belonzio. Ce fort fait face à un désert d'où l'ennemi - si tout va bien - devrait arriver et - si tout va toujours bien - le faire héro. Le livre c'est donc l'histoire de cette attente. La lecture de cette histoire fut étrangement palpitante à mon goût.
Je me souviens peu du contenu des livres que je lis par contre beaucoup mieux des émotions resenties à la lecture. Ces émotions sont souvent liées à des lieux. J'ai dû lire de désert des tartares vers 17 ans. Je me souviens avoir lu ce livre d'une traite ce qui est toujours rare chez moi. Je me souviens l'avoir terminé dans le tram (le "mongy" reliant Lille à Roubaix) je me souviens avoir oublié mon arrêt et être arrivé au terminus où je suis resté dans l'abris bus pour le terminer.

L'appel du vide a toujours eu beaucoup d'échos en moi. Je vis souvent un sentiment de manque, le sentiment de passer à côté de quelque(s) chose(s). J'ai souvent des absences dans ma manière d'être aux autres, tempérament fugueur. Il y a beaucoup d'absences dans mes présences.

Je crois que ce qui m'inpressionne chez Zangra c'est sa fidélité par rapport à son fort, à la surveillance de son désert. A ce qu'il veut dans la vie. On peut lire la fin de l'histoire comme celle d'un échec. Zangra trop vieux doit partir du fort et l'ennemi est là... Il ne sera pas héros.
Indubitablement, il ne sera pas héros. Mais en fait, s'agit-il vraiement d'un échec ? Zangra a gardé son cap. Il n'a pas été servi par les événements, mais il a fait de sa vie un choix !

Bon je vous laisse avec Jacques Brel chantant l'histoire de Zangra et je m'en retourne sur mon fort veiller sur mon désert !


Je m'appelle Zangra et je suis lieutenant
Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D'où l'ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m'ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg voir les filles en troupeaux
Mais elles rêvent d'amour et moi de mes chevaux

Je m'appelle Zangra et déjà capitaine
Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D'où l'ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m'ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg voir la jeune Consuelo
Mais elle parle d'amour et moi de mes chevaux

Je m'appelle Zangra maintenant commandant
Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D'où l'ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m'ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg boire avec don Pedro
Il boit à mes amours et moi à ses chevaux

Je m'appelle Zangra je suis vieux colonel
Au fort de Belonzio qui domine la plaine
D'où l'ennemi viendra qui me fera héros
En attendant ce jour je m'ennuie quelquefois
Alors je vais au bourg voir la veuve de Pedro
Je parle enfin d'amour mais elle de mes chevaux

Je m'appelle Zangra hier trop vieux général
J'ai quitté Belonzio qui domine la plaine
Et l'ennemi est là je ne serai pas héros

Jacques Brel

lundi, juin 27, 2005

Inhabitable

"L'inhabitable : la mer dépotoir, les côté hérissées de fil de fer barbelé, la terre pelée, la terre charnier, les monceaux de carcasses, les fleuves bourbiers, les villes nauséabondes

L'inhabitable : l'architecture du mépris et de la frime, la gloriole médiocre des tours et des buildings, les milliers de cagibis entassés les uns au-dessus des autres, l'esbroufe chiche des sièges sociaux

L'inhabitable : l'étriqué, l'irrespirable, le petit, le mesquin, le rétréci, le calculé au plus juste

L'inhabitable : le parqué, l'interdit, l'encagé, le verrouillé, les murs hérissés de tessons et bouteilles, les judas, les blindages

L'inhabitable : les bidonvilles, les villes bidon

L'hostile, le gris, l'anonyme, le laid, les couloirs du métro, les bains-douches, les hangars, les parkings, les centres de tri, les guichets, les chambres d'hôtel

Les fabriques, les casernes, les prisons, les asiles, les hospices, les lycées, les cours d'assise, les cours d'école

L'espace parcimonieux de la propriété privée, les greniers aménagés, les superbes garçonnières, les coquets studios dans leur nid de verdure, les élégants pied-à-terre, les triples réceptions, les vastes séjours en plein ciel, vue imprenable, double exposition, arbres, poutres, caractère, luxueusement aménagé par le décorateur, balcon, téléphone, soleil, dégagements, vraie cheminée, loggia, évier à deux bacs (inox), calme, jardinet privatif, affaire exceptionnelle"

Georges Perec, Espèces d'Espaces, Galilée, 1972.

Allez voir le site : http://www.remue.net/cont/prosexpr/prosexpress.html
Prose express propose une promenade hypertexte dans un domaine esthétique encore neuf, peu formalisé, celui des proses narratives ultra-courtes...

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Et oui, il n'est pas toujours facile d'habiter... ni même se s'habiter !
Mapirle se souvient de la lecture "des choses" de Georges Per8ec. Comment / En quoi / Pourquoi, construire un rapport au monde qui ne se limite pas à un rapport aux choses ?

Je me dis que depuis 6 mois, j'avance bloggeur, j'en retire beaucoup de plaisirs et en plus un plaisir essentiellement égotique (l'égotisme étant une des caractéristiques premières du bloggeur) ce qui est toujours trop rare dans une vie.

Mais n'y-a-t-il pas un risque à chosifier son égo ?

Et oui, Mapirle aime bien les questions qui ne riment à rien !

vendredi, juin 24, 2005

Way to blue

Allez super c'est vendredi soir... Mais moi j'aime pas ou peu le vendredi soir. Toujours ces baisses d'énergie et ces vagues de... vague à l'âme. Vague à l'âme quelle belle expression ! Mapirle Unlimited est addicted au vague à l'âme !

Ce week end à part le soleil et le pastis ce sera
- samedi fancy fair (kermesse pour les français) des enfants, bon on va dire que c'est un passage obligé.... et que c'est le prélude à 15 jours sans enfants ! (Oh non cela c'est pas bien on peut pas dire !)
- dimanche déjeuner sur l'herbe à Hourpes chez Catherine qui vient d'y emménager. C'est assez exactement la maison dont je rêvais il y a 10 ans, au milieu des bois et long de la Sambre et à 10 minutes de Charleroi.

Allez deux jours de congé de blog, cela va me faire du bien. Je vous laisse avec "Way to blue" une chanson de Nick Drake mon grand frère en vague à l'âme. Et vous propose la posture suivante pour le week end :




Truly, madly, deeply !

Way to blue
Don’t you have a word to show what may be done
Have you never heard a way to find the sun
Tell me all that you may know
Show me what you have to show

Won’t you come and say
If you know the way to blue?
Have you seen the land living by the breeze
Can you understand a light among the trees
Tell me all that you may know
Show me what you have to show

Tell us all today
If you know the way to blue?
Look through time and find your rhyme
Tell us what you find
We will wait at your gate
Hoping like the blind.

Can you now recall all that you have known?
Will you never fallWhen the light has flown?
Tell me all that you may know
Show me what you have to show
Won’t you come and say
If you know the way to blue?

mercredi, juin 22, 2005

...Ton père et ta mère


Rembrandt / Le fils prodigue


Tu honoreras ton père et ta mère Ce doit être le 4° commandement, un des dix que j'ai eu le plus de mal à comprendre...

Heureusement, Françoise Dolto est arrivée. Je me souviens de mon avidité devant son décodage de ce commandement à travers la parabole du fils prodigue. Je vous conseille la lecture des deux tomes de L'évangile au risque de la psychanalyse. C'est fort. Pour Dolto, honorer son père et sa mère, c'est leur faire comprendre que l'on est quelqu'un de différent d'eux, avec sa propre logique de fonctionnement. Plus globalement s'il faut retenir une phrase de ces deux livres pour moi ce serait : "Jésus enseigne le désir et y entraîne". Voilà une manière de parler de Jésus qui me plaît.

En fait, je ne sais pas si mes parents ont compris ma logique de fonctionnement. Je crois qu'il perçoivent que je suis différent d'eux. Je les crois très fiers des côtés brillants de ce que je suis, fort inquiets, stressés quand mes noirceurs m'étreignent.

Ils me donnent l'essentiel pour un fils : le sentiment d'être aimé inconditionnellement.

En fait, je crois que je ne m'aimerais pas m'avoir comme fils. Avec moi ils ont vécu, des renvois d'école, des fugues/disparitions, un mariage hâtif, un divorce, un engagement professionnel qu'ils ne comprendront jamais, j'ai même laissé tombé la nationalité qu'il m'avaient donnée. Y a pas à dire je les ai fortement sollicité... Honoré ?

Aujourd'hui, ils sont à mon sens fier de ce que je suis. Même s'ils doivent estimer que c'est en grande partie grâce à Y. D'ailleurs c'est violent, quand mes parents veulent savoir comment je vais, c'est à Y ma compagne qu'ils le demandent. Jamais à moi directement.

En fait cela, avec l'expérience, la difficulté avec mes parents c'est que quand quelque chose qui m'arrive les stress, ils n'ont comme ressource que de me renvoyer une dose de stress supplémentaire. Ce qui fait qu'en situation de crise, il est urgent pour moi de les éviter. Alors si on ajoute à cela une réticence extrême a montrer et dire leurs sentiments, c'est pas gagner la communication ! ! !

Bon allez je vous laisse, je dois aller chez... le coiffeur................................ Je rigole !

mardi, juin 21, 2005

Tu honoreras...

Le contexte : ce matin 8 heures j'appelle ma mère pour voir comment cela va suite à la mort de mon grand père.

- - - - - -
Dring Dring Dring

Mapirle : Allo, maman, comment cela passe ?

Maman Mapirle : ça va il est à la maison depuis hier midi.

Mapirle : L'enterrement est prévu quand ?

Maman Mapirle : Jeudi à 15 heures, mais tu vas aller chez le coiffeur, tu vas te raser la barbe. Et les enfants ils viennent ? Il faudra bien les habiller.

Mapirle : Mais maman...

Maman Mapirle : Ben oui, il y aura beaucoup de monde quand même.

Mapirle : Au revoir Maman, je vais conduire les enfants à l'école.

Clac
- - - - - - - - - - - - - -

Et bien tu vois maman Mapirle, ce que j'aurais voulu faire avec toi c'est partager, sentir les symboles à mettre en place pour lui dire au revoir ensemble, trouver des mots pour évoquer cela avec les enfants, savoir comment papa vivait cela.

Encore une fois, comme toujours c'est l'expression des sentiments qui est niée. Je vous connais bien, je sais bien que vous êtes plein de sentiments. Moi, je crois que c'est dans l'expression de ses sentiments qu'on est un homme. Je sais aussi très bien que ce n'est pas comme cela que vous nous avez construit ni que vous-même avez été construits. Je renonce à vous faire changer, en fait je renonce même à vous le dire. Je crois que là dessus la rencontre est impossible et je trouve cela triste.

Alors maman Mapirle si la longueur de mes poils t'embête dis-toi que je pourrais... les teindre en vert !

lundi, juin 20, 2005

Raymond

"Le vrai tombeau des morts,
c'est le cœur des vivants"
Jean Cocteau

J'ai appris ce matin la mort de mon grand père.

Je me bats dans ma vie pour me construire rencontre après rencontre. Je crois qu'au delà de la finalement fort fataliste hérédité, on peut recevoir beaucoup des gens qui nous entourent. Avec mon grand père paternel, c'est d'autant plus vrai que ce n'est pas le père de mon père. Mon grand père biologique Albert est mort peu après la guerre d'où il était revenu gravement malade Raymond mon grand père habitait la ferme d'à côté,... Après la mort d'Albert, Raymond a épousé Madeleine ma grand mère.

Quand je pense à toi pépé,

Je pense d'abord à ces histoires de guerre. Les français à cheval contre les blindés allemands. Ta captivité chez les "boches", même si dans les fermes et les usines où tu as travaillé en Allemagne tu as rencontré "beaucoup d'allemands qui n'aimaient pas Hitler".

Je me revois regarder Wimbledon avec toi, voir Boris Becker monter au filet plonger pour rattraper la balle, tomber... Et je t'entends dire "Bien fait, ils en ont fait beaucoup tombé assez pendant la guerre" C'est le parler des tripes... Les mêmes tripes qui te faisait dire par rapport à Le Pen "C'est un dangereux, c'est avec des gens comme cela qu'on va à la guerre". Ou chose encore plus imprévue une défense de l'Europe, pour un vrai peuple européen.

Je revois les parties de carte avec Madeleine, toi et tes frères et sœurs, Jeanne, Remy, Gérard...

Je me souviens des moments avec toi dans la campagne quand tu parlais des parties de chasse, du jour où "avec un coup de fusil tu as fait tomber 3 faisans" On peut être du nord de la France et déjà un peu marseillais !

J'ai eu l'occasion de vivre un peu chez toi. Une chose m'a toujours frappé. C'est la présence d'Albert - le père biologique de mon père - dans la maison même après la mort de ma grand mère. Albert et Raymond étaient voisins (2 fermes isolées à un km de distance) peut être amis avant la guerre. Un jour où nous parlions de cela tu m'as dit "Madeleine était seule, dans une ferme, avec un enfant, elle ne pouvait pas rester seule." Tu étais un homme de fidélités.

Pépé cela fait des années que tu n'étais plus vraiment avec nous. Mais ce courage, cette force, cet engagement, cette résistance qui t'ont fait tenir ces dernières années sont vraiment signe de ta vie. Je te revois sur ton lit d'hôpital émacié, vidé de toutes les forces de l'homme que tu as été.

Pépé, aujourd'hui tu es parti mais comme Madeleine tu ne nous laisses pas seuls, il y a plein de choses de toi en nous qui nous font avancer et vivre.

jeudi, juin 16, 2005

Voilà c'est fini

Red Transition par Susan Swartz

Aujourd'hui c'est le dernier jour de ma collègue Jana, on va avoir l'occasion de "fêter" cela ce soir. Mais c'est quand même une journée "entre deux"... Le lecteur assidu commence à connaître Mapirle est ces journées qu'il passe à l'extérieur de lui même, comme spectacteur de ce qui se passe autour de lui, spectacteur de sa vie... Mapirle est comme cela parfois, cotonneux... En plus Mapirle a mis un album de téléphone sur son MP3 et se le passe en boucles. Chanson d'ambiance...

Voila c'est fini

"Voilà, c'est fini
On a tant ressassé les mêmes théories
On a tellement tiré chacun de nôtre côté
Que voilà c'est fini
Trouve un autre rocher petite huître perlée
Ne laisse pas trop couler de temps sous ton p'tit nez
Car c'est fini...c'est fini
Voilà, c'est fini
On va pas s'dire au revoir comme sur le quai d'une gare
J'te dis seulement bonjours et fais gaffe à l'amour
Voilà, c'est fini
Aujourd'hui ou demain c'est l'moment ou jamais
Peut être après demain je te retrouverai
Mais c'est fini...hum, c'est fini..."

mercredi, juin 15, 2005

La mauvaise vie

Mapirle a lu vous conseille ce livre. C'est l'histoire d'un homme qui se cherche, qui sent en lui un trop plein de vibrations et qui parfois se taît et n'ose pas, parfois y va franchement et vit ce qu'il a à vivre. La mauvaise vie vient du fait que l'auteur retrace certains de ses passages de vie les plus sombres, de ses rencontres les plus marquantes et parfois dures. On croise des trajectoires incroyables. On lit pas mal de choses que l'auteur n'a pas osé faire. Mais n'est-on pas autant dans ce que nous n'avons pas fait que dans ce que nous avons fait ?

L'écriture transmet bien toutes les fragilités, faiblesses, failles de Frédéric Mitterrand. En ce sens elle sert très l'humanité de celui qui se donne à comprendre sans complaisance... mais sans voyeurisme.

Frédéric Mitterrand a toujours été quelqu'un que je trouvais - de l'extérieur - très attachant et bien je vous assure que de l'intérieur de sa "mauvaise vie" il l'est encore plus. 2

Ceteris paribus

Voici une fable gestionnaire reçue de Pierre et Mam (Un couple d'amis épatants !)

"Il était une fois, une Fourmi heureuse et productive
qui tous les jours arrivait de bonne heure à son travail.
Elle passait toute sa journée à travailler dans la joie
et la bonne humeur, poussant même la chansonnette.
Elle était heureuse de travailler et son rendement était excellent
mais, malheur, elle n'était pas pilotée par un manager ...

Le Frelon, PDG de l'entreprise, considérant qu'il n'était pas possible
que la situation puisse perdurer, créa un poste de manager
pour lequel il recruta une Coccinelle avec beaucoup d'expérience.
La première préoccupation de la Coccinelle fut d'organiser
les horaires d'entrée et de sortie de la fourmi.
Elle créa également un système de compte-rendu et de fiches navettes.
Très vite, il fallut engager une secrétaire pour l'aider à préparer
les dossiers et le reporting, si bien qu'elle recruta une Araignée
qui mis sur pied un système de classement et qui fut chargée
de répondre au téléphone.

Pendant ce temps là, la fourmi heureuse et productive
continuait de travailler, travailler, travailler.
Le Frelon, PDG de l'entreprise, était ravi de recevoir les rapports
de la coccinelle, si bien qu'il lui demanda des études comparatives
avec graphiques, indicateurs et analyse de tendance.
Il fallut donc embaucher un Cafard pour assister le manager
et il fallut acheter un nouvel ordinateur avec une imprimante.

Assez vite, la Fourmi heureuse et productive commença à baisser
de rythme et à se plaindre de toute la paperasserie
qui lui est dorénavant imposée.

Le Frelon, PDG de l'entreprise, considéra qu'il était temps
de prendre des mesures. Il créa donc le poste de chef de service
pour superviser la Fourmi heureuse et productive.
Le poste fut pourvu par une Cigale qui changea tous le mobilier
de son bureau et qui demanda un nouveau fauteuil ergonomique
ainsi qu'un nouvel ordinateur avec écran plat.
Seulement, avec plusieurs ordinateurs, il fallut aussi installer un serveur réseau.
Le nouveau chef de service ressenti rapidement le besoin de recruter
un adjoint (qui était son assistant dans son ancienne entreprise)
afin de préparer un plan stratégique de pilotage ainsi que le budget
de son nouveau service.

Pendant ce temps-là, la Fourmi était de moins en moins heureuse
et de moins en moins productive.
"Il va nous falloir bientôt commander une étude sur le climat social", dit la Cigale.
Mais, un jour, le Frelon, PDG de l'entreprise, en examinant les chiffres,
se rendit compte que le service, dans lequel la Fourmi heureuse
et productive travaille, n'était plus aussi rentable qu'avant.

Il eut donc recours aux services d'un prestigieux consultant,
M. Hibou, afin qu'il face un diagnostic et qu'il apporte des solutions.
Le Hibou fit une mission de trois mois dans l'entreprise
à l'issue de laquelle il rendit son rapport :
"il y a trop de personnel dans ce service".
Le Frelon, PDG de l'entreprise, suivit ses recommandations et …licencia la Fourmi !

Moralité : Ne t'avise jamais d'être une Fourmi heureuse et productive. Il vaut mieux être incompétent et ne servir à rien.
Les incompétents n'ont pas besoin de superviseur, à quoi cela servirait puisque tout le monde sait qu'ils sont in…!Si malgré tout, tu es productif, ne montre pas que tu es heureux au travail, on ne te le pardonnerait pas. "


Si tu t'obstines à être une Fourmi heureuse et productive, monte ta propre entreprise :
au moins tu n'auras pas à faire vivre les Frelon, Coccinelle, Araignée, Cigale, Hibou et autre Cafard.

mardi, juin 14, 2005

A-énergie !


Humeur de spleen, de langueur, de décompression, d'attente aujourd'hui, humeur a-énergétique aujourd'hui... Mais néanmoins humeur confortable, voire positive. Difficile à décrire.

Un peu les émotions ressenties quand j'écoute Heaven de Clapton, allez je le laisse, il fera cela mieux que moi...

Would you know my name
If I saw you in heaven?
Would it be the same
If I saw you in heaven?

I must be strong
And carry on'Cause
I know I don't belong
Here in heaven

Would you hold my h8nd
If I saw you in heaven?
Would you help me stand
If I saw you in heaven?
I'll find my way

Through night and day'Cause
I know I just can't stay
Here in heaven
Time can bring you down
Time can bend your knees
Time can break your heart
Have you begging please
Begging please
Beyond the door

There's peace I'm sure
And I know there'll be no more
Tears in heaven




dimanche, juin 12, 2005

Concours horticole

Je me souhaitais un week lent, il le fut. Week end tranquille, doux. Cela fait du bien. J'en ai profité pour regarder mon jardin.

En fait je trouve que l'univers du blog a une dimension à très urbaine et fortement intellectualisante (le mien n'échappe pas à cette tendance).

Je vous propose dès lors de tester votre propension marginale à la ruralité avec le concours qui suit. Serez-vous en mesure de mettre un nom sur nos productions indigènes suivantes :

Photo 1
Indice 1 - Elle donne son nom à un salon chaque année en Belgique

Photo 2

Indice 2 - Elles peuvent etre blanches ou très rouges

Photo 3

Indice 3 - On peut en faire de l'alcool
Photo 4

Indice 4 - Son fruit est très dur


Photo 5

Indice 5 - C'est le plus beau du jardin, oui mais c'est un ...

Donc...
Vous m'indiquez en commentaire, la plante, l'arbre, le fruit correspondant à chaque photo.
L'enjeu :
- une journée de jardinnage chez moi ou...
- un resto au Mont Liban de Bruxelles avec moi.

Ok, les 2 lots sont très fatiguants mais... c'est comme cela !

Bonne semaine

samedi, juin 11, 2005

Lent week end espéré

Début d'un week end pour une fois pas trop chargé.

Surtout après une semaine passée extrèmement chargée, mini flash-back :
- des choses difficiles exprimées,
- un boulot à quitter (acquitter),
- André Moreau croisé (1),
- fêter l'anniversaire de Mathilde,
- Véro et Jérome qui ont trouvé du boulot,
- l'indépendance qui s'ébauche,
- au revoir à ma plombière qui va accoucher de jumeaux,
- une fête des pères anticipatives hier soir.
- 11 mémoires d'étudiants aboutis.

(1) Andre Moreau un thérapeuthe que j'ai croisé avec intéret dans ma vie. Allez voir www.yvoirclair.com. Je ne peux pas mettre sur le compte du hasard de l'avoir rencontré cette semaine.

Aujourd'hui j'ai envie de vous laisser avec www.horla.be.
Allez écoutez le morceau en bas à gauche c'est mon nouvel hymne pour les mois à à venir, le titre ?... DRH.

Que votre week end soit doux !

mercredi, juin 08, 2005

Mercredi PM

Aujourd'hui,

On fête l'anniversaire de Mathilde, anniversaire anticipé car, née un 31 juillet, Mathilde souhaite pouvoir fêter cela pendant l'année scolaire avec ses copines. En voilà quelques unes...


12 gosses de moins de 10 ans cela vous lessive un homme, j'en témoigne...

Sinon je crois que je vais moins parler de mon travail dans ces lignes. Mapirle Unlimited est en vente libre chez mes collègues. Je ne sais pas me faire d'opinion là-dessus. Encore un ravage de mapirle dans Google ! J'espère que cela va pas altérer mon histoire à mon blog !

C'est la troisième fois que quelqu'un que je connais me dit connaitre mon blog sans que ce soit moi qui soit à l'origine de cette connaissance. Cela m'a fait à chaque fois un drôle d'effet, à chaque fois aussi j'en suis arrivé à me dire que c'est un peu la règle du jeu. C'est clairement la règle du jeu.
Alors continuons à jouer !

lundi, juin 06, 2005

Bifurcation

Aujourd'hui j'ai réussi à dire à mon patron deux points ouvrez les guillemets
Que j'allais quitter la boite
Que je n'avais plus confiance en cette boite
Que je ne voulais pas m'étaler sur mon aigreur
Que je voulais que l'on se quitte avec le moins d'amertume possible fermez les guillemets.

C'est bien, on a discuté durement mais posément pendant une heure trente.

Ensuite j'ai voulu passer à ma Bouquinerie rue Jean Volders, lieu qui depuis deux ans m'apaise, me rassure, m'aère et me désaltère.

La devanture de cette bouquinerie a connu un incendie, il y a 15 jours. Aujourd'hui était inscrit à la craie sur le contreplaqué de la devanture :

"Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril"

Mon ésotérisme n'a pu s'empêcher d'y voir un signe !





2

samedi, juin 04, 2005

La mélancolie



LA MELANCOLIE
C'est un' rue barrée
C'est c'qu'on peut pas dire
C'est dix ans d'purée
Dans un souvenir
C'est ce qu'on voudrait
Sans devoir choisir

LA MELANCOLIE
C'est un chat perdu
Qu'on croit retrouvé
C'est un chien de plus
Dans le mond' qu'on sait
C'est un nom de rue
Où l'on va jamais

LA MELANCOLIE
C'est se r'trouver seul
Plac' de l'Opéra
Quand le flic t'engueule
Et qu'il ne sait pas
Que tu le dégueules
En rentrant chez toi
C'est décontracté
Ouvrir la télé
Et r'garder distrait
Un Zitron' pressé
T'parler du tiercé
Que tu n'a pas joué
LA MELANCOLIE

LA MELANCOLIE
C'est voir un mendiant
Chez l'conseil fiscal
C'est voir deux amants
Qui lis'nt le journal
C'est voir sa maman
Chaqu' fois qu'on s'voit mal

LA MELANCOLIE
C'est revoir Garbo
Dans la rein' Christine
C'est revoir Charlo
tA l'âge de Chaplin
C'est Victor Hugo
Et Léopoldine

LA MELANCOLIE
C'est sous la teinture
Avoir les ch'veux blancs
Et sous la parure
Fair' la part des ans
C'est sous la blessure
Voir passer le temps
C'est un chimpanzé
Au zoo d'Anvers
Qui meurt à moitié
Qui meurt à l'envers
Qui donn'rait ses pieds
Pour un revolver
LA MELANCOLIE

LA MELANCOLIE
C'est les yeux des chiens
Quand il pleut des os
C'est les bras du Bien
Quand le Mal est beau
C'est quelquefois rien
C'est quelquefois trop

LA MELANCOLIE
C'est voir dans la pluie
Le sourir' du vent
Et dans l'éclaircie
La gueul' du printemps
C'est dans les soucis
Voir qu'la fleur des champs

LA MELANCOLIE
C'est regarder l'eau
D'un dernier regard
Et faire la peau
Au divin hasard
Et rentrer penaud
Et rentrer peinard
C'est avoir le noir
Sans savoir très bien
Ce qu'il faudrait voir
Entre loup et chien
C'est un DESESPOIR
QU'A PAS LES MOYENS
LA MELANCOLIE
LA MELANCOLIE

Léo Ferré
(Heureusement qu'il est là lui)

vendredi, juin 03, 2005

Incompétences

Je termine aujourd'hui une semaine où, après un lundi éprouvant au travail, j'ai pris 4 jours de congés.

4 jours c'est peu mais cela me permet de revoir des amis, des lieux, Villers la Ville, les Etangs Callewaert (à Jumet). De lire (La mauvaise vie de Frédéric Mitterand) ou relire (Georges Sorel et André Breton)

J'ai la chance d'avoir autour de moi une série d'ami(e)s qui me connaissent. chez qui je peux me livrer/délivrer et qui répondent présents quand je l'ai sollicite. Enocre une fois ils ont répondu présent. Et c'est bien !

Mardi j'ai vu Véro (la première personne dont je parle dans ce blog dans mon premier billet "à pas comptés").

Véro m'a présenté Sophie qui m'a dit quelque chose du genre
"au travail, notre compétence est évaluée au regard de notre capacité à nous laisser dominer".

Au travail, notre compétence est évaluée au regard de notre capacité à nous laisser dominer...

Je pense que c'est une bonne conclusion pour ma semaine.

mercredi, juin 01, 2005

Viol d'idées...


Dans le modèle ésotérique qui me tient lieu aujourd'hui de modèle d'appréhension du monde, je suis très sensible aux chronicités, aux moments où les choses passent et se font. Il y a une semaine, j'étais en train de regarder ma fille faire du cheval. C'est ce que je viens de refaire. Il y a une semaine, je regardais ma fille faire du cheval, j'étais assis dans l'herbe, disponi8ble à Mathilde, heureux. Ensuite j'enchaînais sur une assemblée générale d'une coopérative Caddyligence créée il y a 6 ans par un super chouette gars Pol. Il y a 6 ans Pol avait envie de concret, cela fait six ans qu'il fait jour après jour tourner sa coopérative. Sans bruit. Ils sont 3 aujourd'hui. Cela ne paye pas de mine mais c'est de l'engagement quotidien dans le concret, sans subsides.

Dans 90 minutes ce fera une semaine que mon patron m'appelle, je ne lui répond pas (pour une fois que j'ai l'impression être dans le bon autant y rester, suivre l'assemblée générale des coopérateurs...) Je rappelle mon patron à la fin de la réunion vers 22 heures 30 et j'apprends que ma collègue est licenciée. L'expression qu'il me reste une semaine plus tard c'est que cela a pour moi l'effet d'un tsunami dans un dès à coudre. Rupture de la confiance, totale rupture de la confiance.

Aujourd'hui une semaine plus tard, j'ai regardé Mathilde faire du cheval, j'avais Théo, Simon et N. autour de moi. J'étais bien. Les mots de Cyrille Collard me sont revenus à l'esprit "je suis vivant ; le monde n'est pas seulement une chose posée là, extérieure à moi-même : j'y participe. Il m'est offert. Je vais probablement mourir du sida, mais ce n'est plus ma vie : je suis dans la vie."

Bon rassurons-nous je n'ai pas le Sida (enfin, je ne crois pas) j'ai juste mal à des idées qui m'ont coûté - à mon goût d'aujourd'hui - beaucoup trop d'énergie et d'investissement.

Et comment on guérit du mal d'idées ?
1 - en arrêtant l'enculage de mouches, c'est en bonne voie...
2- en voyant ce que Pol a fait...
3- à découvrir...

Le tableau ci-avant, c'est Le Viol de Magritte. Tableau qui a été repris en couverture du manifeste du Surréalisme dans les années 20.