vendredi, décembre 30, 2005

Propos d'ivrogne

En ces temps aseptisés et normatifs où des campagnes nationales, fédérales, communautaires... nous assènent les bons comportements, les attitudes à avoir, les risques à ne pas prendre... En ces temps de Saint Sylvestre où l'on nous rabâche les mêmes conseils. En résumé, dans ce putain de monde qui a du mal à l'ivresse. Je vous propose ce livre salutaire : Propos d'ivrogne suivi de serrements d'amour. Un livre qui comme souvent m'arrive à point.
Jacques Busse nous y propose des itinéraires, des conseils, des réflexions des sentences même sur l'ivrognerie, l'amour de l'ivrognerie et l'amour tout court ce qui en ces temps troublés et néanmoins festifs est salutaire. Voici par exemple son adresse à ceux qui ne boivent pas.

"Ceux qui ne boivent pas.

Boire étant une (mauvaise) conduite qui s'opposent à celle de ceux qui ne boivent pas, on peut penser éclairer les raisons qui poussent à boire par l'examen de celles qui en écartent. Non sans les avoir évoqués, nous ne nous attarderons toutefois pas trop sur le cas maussade de cerux qui ne boivent pas.
Tel qui ne boit pas discourt de toutes choses avec belle assurance. Il met autant dans de sérieux dans ce qu'il dit qu'à le dire. Sa sobriété le laisse coïncider avec lui même, il n'a pas de recul, il ne se voit pas. (...)
Ceux qui ne boivent pas n'en éprouvent sans dout pas le besoin. S'ils n'ont pas besoin de boire, c'est qu'ils s'estiment satisfaits du monde et d'eux mêmes, ceux qui semble indiquer chez eux d'un esprit de bien peu d'exigence.
Il paraît donc que l'on ne devrait pas boire, par respect humain, ou bien parce que c'est mauvais pour la santé. Ce serait vraiment s'attribuer beaucoup d'importance que de prêter tant attention à sa respectabilité ou à sa santé et la farce de ceux qui ne boivent pas vaut bien le cirque de ceux qui boivent. Boire est aussi un moyen d'oublier ceux qui ne boivent pas."

Propos d'ivrogne suivi de serrements d'amour de Jacques Busse aux éditions Obsidiane, propriétaire récoltant depuis 1978.

Bateliers

Il y a des métiers venus d'un autre temps, il y a des métiers qui en fait ne sont pas vraiment des métiers mais d'abord des vies. Des vies à part, des vies avec leurs rythmes propres. Les bateliers vivent l'un de ces métiers.

Alain Xhardez présente actuellement au musée de la photo de Charleroi son regard sur la vie de ce tryptique homme-femme-bateau.

Loin du reportage distancié Alain Xhardez a réussi à aller à la rencontre de ces hommes et femmes des péniches. Il a su se faire adopter et construire un être avec. Cela donne des photos pleine d'humanité, une humanité fragile, le métier en lui même est aujourd'hui en péril. Une humanité de détail comme cet homme debout sur le bord de sa péniche regardant les tonnes de bobines d'acier qui remplissent sa cale, le dépassent mais qu'il va conduire à bon port.

L'expo s'appelle Eaux douces et c'est au musée de la photo de Charleroi.


mercredi, décembre 28, 2005

On a beau faire, on a beau dire

On a beau faire on a beau dire
Qu'un homme averti en vaut deux
On a beau faire on a beau dire
Ça fait du bien d'être amoureux

Je sais je sais que ce prochain amour
Sera pour moi la prochaine défaite
Je sais déjà à l'entrée de la fête
La feuille morte que sera le petit jour
Je sais je sais sans savoir ton prénom
Que je serai ta prochaine capture
Je sais déjà que c'est par leur murmure
Que les étangs mettent les fleuves en prison

Mais on a beau faire on a beau dire
Qu'un homme averti en vaut deux
On a beau faire on a beau dire
Ça fait du bien d'être amoureux

Je sais je sais que ce prochain amour
Ne vivra pas jusqu'au prochain été
Je sais déjà que le temps des baisers
Pour deux chemins ne dure qu'un carrefour
Je sais je sais que ce prochain bonheur
Sera pour moi la prochaine des guerres
Je sais déjà cette affreuse prière
Qu'il faut pleurer quand l'autre est le vainqueur

Mais on a beau faire on a beau dire
Qu'un homme averti en vaut deux
On a beau faire on a beau dire
Ça fait du bien d'être amoureux

Je sais je sais que ce prochain amour
Sera pour nous de vivre un nouveau règne
Dont nous croirons tous deux porter les chaînes
Dont nous croirons que l'autre a le velours
Je sais je sais que ma tendre faiblesse
Fera de nous des navires ennemis
Mais mon cœur sait des navires ennemis
Partant ensemble pour pêcher la tendresse

Car on a beau faire car on a beau dire
Qu'un homme averti en vaut deux
On a beau faire on a beau dire
Ça fait du bien d'être amoureux


Jacques Brel 1961

dimanche, décembre 25, 2005

Dimanche 25/12/2005

Les enfants du dimanche

Le dimanche est le jour
le jour des enfants,
quand le dimanche est le jour
attribué pour l'amour.

Le dimanche est le jour
des enfants déchirés
quand le dimanche est le jour
de l'amour divorcé

Certains s'en vont prier
prier le jour du seigneur
mais c'est pour oublier
que c'est un jour saignant
blessé par le bonheur

Tu pleures
en regardant l'heure
tu pleures encore
en répétant je t'adore

Le dimanche est le jour
le jour des enfants,
quand le dimanche est le jour
attribué à l'amour

L'âme qui flanche
perdre ses forces
le dimanche
c'est le jour du divorce

Le dimanche est le jour
des amours mineurs
les amours tristes des parents majeurs
en désaccord parfait
le dimanche est un jour défait
célébrant la défaite
des unions imparfaites.


CharlElie © Flying Boat Juin 1993

samedi, décembre 24, 2005

SMS étoilés

Ce qui st notamment frustrant avec les SMS c'est qu'on ne peut pas tous les garder en mémoire et qu'il faut faire des choix... Eliminer pour faire de la place aux plus récents... cela confine au darwinisme.

A l'approche des fêtes, je fais de la place mais je veux vous en partager deux reçus le 21 décembre. Il s'agit de 2 sms étoilés que je souhaite thésauriser sur mon blog :

De Nanou le 21 décembre à 20 : 02 : 01 :
"Ca y est + 1 minutes de soleil ! Yes ! On revit !"

De Catherine le 21 décembre à 21 : 48 : 07 :
"Bonne nuit Spleenerman"

Spleenerman c'est vraiment moi en ce moment.

jeudi, décembre 22, 2005

Rompre le lien

Rompre le lien

Il y avait cela, cela et cela.

Hier, il y a eu la signature chez le notaire

Je ne suis plus propriétaire !


J'avais eu beaucoup de mal à le devenir

En juillet 2001 ce le fut

Propriétaire dans le Brabant wallon


En juillet 2001, je me suis noué autour de la cheville droite

Un bout de corde pour me ré-assurer

Une auto-médication, une auto-vaccination, une prémonition ?

Contourner l'enfermement bourgeois même symboliquement

Chez moi la nécessité est souvent dans le symbole


Depuis hier je ne suis plus que locataire

Je vis dans le Hainaut

Je viens de me libérer la cheville

Le bout de corde gît sous mon bureau


Se libérer la cheville

Cela aide à rester debout

Je veux y croire, N'EMPECHE


Aujourd'hui, ces murs ne sont plus les miens

C'est bien, impérieusement bien

Mais, croire que rompre protège de tout, qu'est ce que c'est vain !

Mes (ex)murs ont accueilli de nouvelles photos, comme un écrin

Les voir, y penser, le savoir distille son venin

La mélancolie, l'orgueil blessé, le spleen, c'est rien

Face à l'amertume et sa force d'airain.


Rompre le lien

mercredi, décembre 21, 2005

Désordres amoureux

J'aime beaucoup Annie Ernaux, vraiment beaucoup. J'aurai j'espère l'occasion de vous en reparler. Aujourd'hui juste un livre que je viens de lire. L'usage de la photo. Le point de départ : des photos témoins/vestiges des déshabillages d'elle et de son compagnon avant l'amour. Chaque chapitre est une photo et une écriture parrallèle d'Annie Ernaux et de son compagnon. Chacun écrit sur la photo sans que l'autre ne relise. J'ai trouvé cette démarche fascinante. Fascination pour ce jeu d'écritures parrallèles et néanmoins à l'unisson, tellement à l'image de ce que peut être la rencontre des corps. Fascination également pour cette écriture partagée quand l'ouverture à l'écriture apparaît pour l'auteur plus périlleuse que l'ouverture de son sexe ! Facsination finalement pour cet appel et consécration du désordre. Nietsche nous dit - j'y tiens beaucoup - il faut du chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse. Leurs nuits d'amour ont dû être étoilées et dansantes.

En résumé, Mapirle a aimé !

Et dire que certain(e)s replient soigneusement leurs affaires avant l'amour !

mardi, décembre 20, 2005

le gueuloir silencieux

Ce matin je relis le procès verbal du dernier conseil d'administration du Germoir. Je me retrouve face à une phrase de Julos Beaucarne que j'avais fait lire il y a six semaines pour débuter la séance : « Brancher un silencieux sur mon gueuloir et que mon esprit ne soit qu’un immense germoir »

« Brancher un silencieux sur mon gueuloir et que mon esprit ne soit qu’un immense germoir »

C'est quand même beaucoup ce que je vis pour l'instant. J'éprouve une drôle de sensation dans ma vie, beaucoup plus en phase avec moi-même. Très centré sur moi-même et plein de choses germent. Depuis mon déménagement à Wayaux, le plus notable est que ma machine à rêve a retrouvé une vigueur quasiment inédite. Je passe des nuits surprenantes. Je note ces rêves. Mes nuits s'allongent comme pour favoriser la germination. Lundi matin je me suis fait réveiller à 8 heures 10 par Théo. Je trouve cela super pour moi qui me réveille automatiquement à 6 heures 45. La seule difficulté c'est qu'il faut quand même être à 8 heures 30 à l'école...


jeudi, décembre 15, 2005

Crécelles

Crécelles

Semaines...
Sans elle
Sans adsl
Sans Camel

Je vais vers moi à tire d'ailes

Tant pis...
Pour elle
Pour mon blog en sommeil
Pour tout ces virtuels

Tant mieux pour...
mes poumons de crécelle
mes énergies de vie rebelle
et... mes désirs pastels !

Crécelle à tire d'ailes !

jeudi, décembre 08, 2005

"Juste un truc qui passe"

Entendu ce matin dans la revue de presse de France Inter.

"La vie c'est juste un truc qui passe quand les projets se multiplient".

Il paraît que c'est John Lennon qui a dit cela.

Dire que mon activité professionnelle tourne aujourd'hui essentiellement autour de la gestion de projet !


mardi, décembre 06, 2005

Chanson qui (me) touche

Il y a des chansons qui vous arrive comme cela droit dans le coeur, droit dans l'émotion du moment. Des chansons, des gens, des événements parfois on passe complétement à côté. A d'autres moments on est touché, sensible. Comment se fait-il qu'à certains moments on soit réceptif à d'autres non ?

Cette dernière semaine j'ai entendu 3 fois cette chanson. Je suis sûr que ce n'est pas du hasard. Plus exactement je vis l'émotion ressentie dans cette chanson comme très signifiante pour moi aujourd'hui. Voici Da Slva qui nous chante... L'indécision :

Oh mon amour, je n'ai aucun regret de partir
Non mais vraiment je n'ai pas eu le coeur à m'étendre
sur de jolies choses passées en ta compagnie
sur de jolies passées, usées pour la vie

On n'a pas su recolorier le fond de l'écran
notre histoire pauvre en couleur
assombri dans le gris, assombri mon coeur
ne bat plus la cadence des jours heureux passés en ta présence

Oh mon amour, le temps ne suspend plus son vol
Attéré, attéri, abattu en plein vol
non mais dis moi vraiment à quoi on ressemble
après toutes ces années à vivre ensemble

Oh mon amour, je n'ai pas le courage de partir
Non mais vraiment je n'ai pas eu le coeur à entreprendre
de jolies choses et seul, sans ta compagnie
de jolies choses passées, se cogner la belle vie

Je n'ai pas su effacer le fond de l'écran
notre histoire pauvre en couleur
semble indélebile
Assailli mon coeur ne bat plus la cadence des jours heureux passés en ta présence

Oh mon amour, le temps ne suspend plus son vol
Attéré, attéri, abattu en plein vol
non mais dis moi vraiment à quoi on ressemble
après toutes ces années à vivre ensemble

Oh mon amour, je n'ai aucun regret de partir
Non mais vraiment je n'ai pas eu le coeur à m'étendre
oh mon amour
oh mon amour, vraiment à quoi on ressemble
après toutes ces années à vivre ensemble

vendredi, décembre 02, 2005

Le douzième mois !

Allez ! Avec ce premier billet de décembre j'entame le 12° mois de mon blog.

Quelle surpenante stabilité dans l'équilibre instable de ma vie !

Cette année bloggeuse m'a apporté plein de bonnes choses :

Renouer avec l'écriture d'abord, c'est tellement bon pour moi d'écrire,

Initier un nouveau lieu et mode d'expression de moi, j'en ai trop manqué dans ma vie pour ne pas apprécier ce qu'il m'apporte,

Des rencontres virtuelles ou réelles, des retrouvailles, un moyen jusque là ignoré de donner des nouvelles.

Je relis parfois ce que j'ai écris souvent cela me surprend... J'ai recopié mon blog en word.
Je me dis que j'aimerais bien que mes enfants un jour, puissent le lire, puissent lire ce qu'a été pour moi cette dernière année.
Il y de (vraies) lettres que je garde mais que je n'aimerais pas qu'on retrouve, que je commence à cacher... L'apprentissage de la lecture l'impose...

L'aspect (très relativement) public de mon blog génére chez moi une écriture retenue, en un an je n'ai retiré qu'un billet et encore il est réapparu plus tard.
Bien sûr, souvent, je cherche la limite, souvent je la trouve. Cette limite c'est comment parler de moi sans exposer l'intime des autres.
C'est une tension mais et c'est important que cela reste une tension.

La tension c'est la vie !